Ana-Paula Prange
Cette question m’a été posée plusieurs fois par des personnes qui suivent une thérapie ou que je rencontre hors du cadre professionnel.
Peut-être que ces dernières cherchaient à soulager un sentiment diffus, voire une angoisse à l’égard d’une relation amoureuse, amicale ou familiale dans laquelle elles ne se sentent pas (ou plus) sereines.
Il y a sur internet de nombreux articles qui cherchent à identifier les caractéristiques de ce que pourrait être une relation considérée comme abusive ou toxique et qui décryptent les comportements au sein d'une telle relation.
Serions-nous tous et toutes un peu perdu-e-s ?
Nous vivons dans une époque que certain-e-s qualifient de post-moderne et dont l’une de ses principales caractéristiques est l’incertitude. Les repères traditionnels s’écroulent, de nouvelles configurations voient le jour et montrent de multiples façons de construire ce que l’on entend, par exemple, par « famille ».
Ajoutons que les états sont de moins en moins puissants face aux injonctions du système néolibéral qui, après s’être caché derrière des valeurs multiculturalistes, assume clairement ce qu’il est.
La notion d’identité est plus floue qu’elle ne l’a jamais été et les relations ont tendance à durer moins longtemps. Dans ces contextes où les valeurs de la citoyenneté et de l’expression démocratique se perdent, les individualités luttent pour s’affirmer. Certain-e-s prennent la voie de la consommation, d’autres s’appuient sur les religions, dans certains cas les religions fondamentalistes ou encore les sectes. D’autres encore, suspendent leurs pensées, une façon de ne pas être submergé-e par les des questions identitaires ou existentielles.
Entre les compulsions, les idéalisations, les fuites; chacun-e fait ce qu’il peut.
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